Attitude et fonctionnement du cavalier sur le plat: techniques essentielles pour progresser

6 février 2024 Temps de lecture: 6 minutes

1- Qu’est-ce que l’attitude du cavalier sur le plat ?

L’attitude du cavalier consiste en sa tenue à cheval. Un cavalier ayant une bonne attitude travaille dans le sens de son cheval et non contre. Il est aussi important pour un cavalier de travailler sur lui-même que sur son cheval car le cheval ne peut pas être travaillé correctement si le cavalier n’emploie pas les bonnes aides aux bons moments. Un cavalier fonctionne correctement s’il est en harmonie avec son cheval, qu’il prend le temps d’expliquer à un cheval un mouvement afin qu’il l’assimile sans se braquer. Un cavalier peut travailler sur son attitude à n’importe quel instant, sur n’importe quel cheval et plus il monte de chevaux, plus il va améliorer son fonctionnement, car chaque cheval est différent et donc la comparaison va permettre de comprendre ce qui peut être amélioré chez le cavalier afin d’aider au mieux le cheval. L’image rendu par le cavalier à cheval est importante car le dressage est en grande partie question d’élégance, et un cavalier qui n’a pas une bonne compréhension du fonctionnement va nuire non seulement à sa position mais à la qualité du cheval, ou du moins ne va pas pouvoir exploiter pleinement les qualités d’un cheval. C’est donc un peu un cercle vicieux où si le cavalier n’adopte pas une bonne attitude, le cheval ne sera pas dans les meilleures dispositions, ce qui à son tour n’aidera pas le cavalier à fixer ses mains, être correctement assis dans sa selle.

2- La position du cavalier

Un cavalier doit être bien assis dans sa selle avec le dos à la verticale en se tenant bien droit. Quand un cavalier n’a pas le dos bien droit et les épaules vers le haut, il n’y a pas la même ouverture entre les deux épaules et donc le contact avec la bouche est beaucoup moins stable et constant. L’objectif pour un cavalier est de gêner son cheval le moins possible, donc d’avoir une discrétion dans ses aides. Pour cela, il faut que ce dernier soit le plus fixe possible tout en restant souple. Il faut que ses avants bras et mains puissent suivre le mouvement du cheval, en étant souple mais ferme, mais il faut que les mains restent fixes pour ne pas donner d’indications confuses au cheval.

Par ailleurs, un cavalier qui n’a pas les jambes bien au contact et qui n’est pas bien assis dans sa selle, formant une ligne verticale entre épaules- bassins- talons, ne sera pas efficace. Si les genoux sont au contact du taquet de la selle, cela n’est pas gênant. En revanche, c’est nuisible au fonctionnement si le cavalier a les genoux serrés sur les taquets, car il y a ensuite peu de chance que le bas de jambes soit au contact, et donc le rapport jambe-mains sera forcément faux (ce n’est pas parce qu’un cavalier sert les genoux qu’il va venir relâcher les mains pour équilibrer). Le fonctionnement du cavalier est très lié au fonctionnement du cheval, ce qui signifie qu’un cavalier veut se faire léger sur son cheval, donc en ayant les abdominaux contractés et en suivant le mouvement du cheval avec son bassin. Le fait de se tenir droit va aussi donner une certaine stabilité à tout le corps, ce qui donc va aider la position des mains et du bas de jambes (qui sinon risque de partir en arrière par exemple).

3- Fautes et erreurs

Chez un cavalier, une erreur courante et de monter davantage avec les mains qu’avec le bas de jambe et l’assiette. Cela veut aussi dire que le cavalier va prendre équilibre sur les rennes, et donc sans doute se pencher en avant. Le contact entre le cheval et le bas de jambe du cavalier est donc perdu, et d’une part l’attitude du cavalier est alors fausse, mais aussi le cheval n’a pas les bonnes indications et son fonctionnement est sans doute faux aussi. La fixité des mains est aussi très importante, car elle donne un contact constant. Pour un cavalier, l’importance de sa main est primordiale. On dit souvent qu’un bon cavalier a une bonne main, car elle va jouer un rôle dans tout le travail du cheval. Si un cavalier a suffisamment de jambes et les utilisent correctement mais que le travail au niveau des mains est très brouillon, le cheval ne va pas comprendre l’exercice, et ne peut pas faire confiance à la main du cavalier. Il faut aussi faire attention à l’assiette du cavalier, car un cavalier qui n’est pas assis dans sa selle surtout au trot assis ou au galop assis, ne peut pas fonctionner avec le cheval en harmonie. En effet, s’il n’est pas bien assis, c’est qu’il n’utilise pas son haut du corps, et donc qu’il n’utilise pas ses abdominaux. Un cavalier bien assis avec un dos bien droit sera plus à même d’avoir les mains fixes car son corps est fixe, cela bien sûr ne veut pas dire rester figer sur le cheval sans rien faire, mais réussir à gêner le moins possible son cheval. Le manque de condition physique d’un cavalier est aussi un problème commun, ce qui fait qu’il ne se donne pas toutes les chances d’avoir un bon fonctionnement, car il est limité par le facteur physique de son propre corps. Si le cavalier est limité par son fonctionnement, il sera d’autant plus difficile d’inculquer au cheval un fonctionnement et une équitation correcte.

Cavalier avec l'assiette en arrière et les jambes en avantCavalier avec les épaules trop en arrièreCavalier avec une posture cambrée

4- Dans mon travail personnel et avec mes élèves

Le plus important me semble être d’arriver à ne pas utiliser ses mains par réflexe et par habitude. Quand on commence à monter à cheval, les bases sont de pouvoir être au contrôle de son cheval, c’est pour cela que l’on a tendance à tirer avec les mains plutôt que d’utiliser les jambes. C’est sans doute aussi une solution de facilité que de tirer plutôt que de faire l’effort d’avoir ses jambes au contact et de contracter ses abdominaux. Le problème qu’ont une grande majorité de cavaliers est le manque de fixité dans les mains, parce que nous ne sommes pas assez gainé. Utiliser plus son bas de jambes en le gardant réellement au contact est permis par une bonne fixité dans le siège. La mise en selle est alors essentielle au bon fonctionnement. Il y a aussi une grande importance dans le regard, qui peut améliorer toute l’attitude. En regardant bien devant soi, le dos va naturellement être plus droit, et la tête sortie des épaules ce qui va donner un meilleur contact des mains. Le rapport entre la jambe et la main est aussi très important, car il faut savoir doser. Mettre un peu plus de jambes à un moment donné pour aider le cheval à se porter derrière signifie aussi le tenir devant, sans le bloquer dans son fonctionnement, mais il faut aussi savoir relâcher la pression. C’est pour cela qu’il est très important d’être ferme en restant souple, et c’est là qu’est une grande partie de la difficulté. L’importance du regard est aussi majeure quand un cavalier ne fait pas uniquement du dressage, et c’est à ce moment là qu’on peut se rendre compte que le regard aide non seulement l’image rendue du cheval à tout moment car il améliore la position du cavalier, mais il permet d’avoir une plus grande précision dans le tracé et dans les mouvements. Pour moi, la qualité de l’attitude et du fonctionnement du cavalier découle beaucoup du regard, à condition que le cavalier comprenne quel contact il recherche avec son cheval. Généralement, une action, qu’elle soit de la main, de la jambe ou du haut du corps (comprenant l’assiette), ne doit pas durer éternellement. Il faut savoir être clair avec un cheval, et si le cavalier n’a pas une attitude ‘blanc-noir’ il est d’autant plus difficile pour le cheval de comprendre ce qui lui est demandé. 

Photo de Marie Diebold avec un cheval.
Marie Diebold

Co-fondatrice et Présidente
Ingénieure informatique & Enseignante DEJEPS