Du yoga pour mon cheval, ou pourquoi travailler sa souplesse !

13 février 2024 Temps de lecture: 3 minutes

1- Définitions

Les assouplissements sont des exercices utilisés à tout stade de dressage d’un cheval. Ils sont nécessaires à la formation des muscles et permettent de limiter les blessures. En effet, un cheval manquant de souplesse va être plus à même de se blesser. Il y a différents types d’assouplissements: latéraux, ou encore longitudinaux. Dans ce cas, nous allons voir avec plus de précision le travail longitudinal. Ces assouplissements comportent les transitions entre allures et dans l’allure (allongement, rassemblé), le travail sur du terrain avec dénivelé, et le travail avec des barres au sol. Ils sont utiles afin d’améliorer la propulsion du cheval et donc sa locomotion ainsi que sa souplesse générale. Les assouplissements sont essentiels au développement d’un cheval et complètent le travail de fond. Comme ce dernier, ils doivent être effectué dans une progression logique en fonction de l’avancement du travail du cheval, et leur intensité doit être croissante. 

2- Fautes et erreurs 

Les erreurs commises dans le travail longitudinal sont nombreuses, et en particulier dans les assouplissements. Pour gagner en propulsion, il faut savoir effectuer de nombreux demi-arrêts, sans l’aide de la main, d’une part pour pas que le cheval s’appuie mais aussi car l’action de la main va casser le dos du cheval en deux parties, et la fonction du demi-arrêt est alors faussé. Un cheval qui n’est pas aux ordres des aides de son cavalier va pousser le cavalier à utiliser sa main, et dans ce cas il n’y aura pas d’assouplissement et le travail aura même un effet négatif.

Comme les transitions dans l’allure, les transitions d’une allure à une autre doivent être effectuées avec l’assiette pour avoir un rôle correct, c’est d’ailleurs pour cela que chaque transition dans le travail doit être montée correctement. Souvent, un cavalier a tendance à s’arrêter de manière abrupte et non préparé s’il doit parler à son coach, ou ne pas gêner un autre cheval au travail. Chacune de ces transitions mal effectuées restent en mémoire chez le cheval, qui lui ne fait pas de différence entre une transition ‘de travail’, et une ‘d’urgence’. Il faut donc porter une attention particulière à toutes les transitions dans le travail.

Les erreurs communes dans le travail sur du terrain dénivelé sont le fait de laisser courir son cheval, dans la descente comme dans la montée. Si le cheval n’est pas en équilibre avec son poids sur l’arrière main, il n’y a aucun intérêt à faire du travail sur un terrain en pente, car le cheval n’aura pas une bonne propulsion des postérieurs et donc n'améliore en aucun cas celle-ci. Au début du travail du cheval,  il faut que le cheval s’échauffe progressivement, donc il ne faut pas effectuer de transition très marquée. 

Enfin, les fautes commises dans le travail des barres au sol sont souvent en lien avec le fait que le cheval ne se propulse pas assez, et qu’on cherche donc à avancer les postérieurs de manière plus marquée à l’aide des barres au sol. Une fois encore, il faut savoir espacer les barres de manière progressive pour que le cheval vienne chercher un peu plus loin à chaque passage. 

3- Au quotidien

Les assouplissements longitudinaux sont une grande partie du travail quotidien sur le plat, afin de donner de la tonicité et de l’activité au cheval. Chaque transition permet de mettre le cheval devant soi, ces assouplissements sont donc essentiels dans le travail d’un cheval froid à la jambe. Au début du travail du cheval, il était difficile de l’avoir devant mes jambes ne serait-ce que pour une foulée. Les nombreuses transitions trot-pas-trot et trot-galop-trot sont très bénéfiques à l’enclenchement du cheval, ce qui permet aujourd’hui d’avoir un cheval devant la jambe avec une bien meilleure poussée des postérieurs. Cela rend tout le travail plus simple car la qualité des allures devient meilleure. Avec un cheval qui reste très froid, il est possible de toujours demander plus dans ses assouplissements pour améliorer les allures et le contact entre le cavalier et le cheval. Le contact avec la bouche devient alors plus agréable et léger, même s’il reste bien présent.

Photo de Marie Diebold avec un cheval.
Marie Diebold

Co-fondatrice et Présidente
Ingénieure informatique & Enseignante DEJEPS